[+]Biographie
Andri Snær Magnason est né à Reykjavík en 1973. Poète, dramaturge, essayiste, nouvelliste remarqué très tôt, il est aussi l’auteur d’un livre pour la jeunesse, Les Enfants de la planète bleue (Gallimard), publié dans une trentaine de pays. LoveStar est son premier roman, il a reçu la mention « Roman de l’année » par les libraires islandais et a remporté le Grand Prix de l’Imaginaire et le Prix littéraire DV. En 2016, il se présente officiellement comme candidat à la présidentielle islandaise.
Le point de vue des habitants du nord est également recueilli à travers l’écriture d’une nouvelle inspirée du questionnaire utilisé lors des expéditions. Ces nouvelles, écrites par des auteurs provenant de chaque pays qui touche le cercle polaire arctique, serviront d’inspiration à tout le cycle de création. En voici des extraits.
Jörðin hol að innan
(Islandais)
Þegar ég var tvítugur brotnaði Kolbeinsey frá jarðskorpunni og sveif norður á bóginn, þar til hún lækkaði og fór á sæmilega stöðugan sporbaug innan í holri plánetunni. Tíu árum síðar náði holan upp að Grímsey, sem hélt út í þrjú ár áður en hún brotnaði sundur, enn eitt fórnarlamb óstöðvandi uppbrots jarðskorpunnar af völdum ofnýtingu auðlinda neðanjarðar. Nú, aðeins nokkrum dögum eftir þrítugasta og fimmta afmælisdaginn minn, var næturhimininn yfir Reykjavík upplýstur að neðan af grimmu, köldu ljósi neðri sólarinnar. Það eru mörg ár liðin frá því stjörnur skreyttu síðast íslenska nótt.
Écoutez l’auteur lire l’extrait
La terre creuse
J’avais vingt ans lorsque le premier morceau du territoire islandais, la minuscule île arctique de Kolbeinsey, s’est détaché de la croûte terrestre et a dérivé vers le nord pour finalement sombrer et se fixer en une orbite à peu près stable à l’intérieur de la planète creuse. Dix ans plus tard, le trou avait atteint l’île inhabitée de Grímsey qui avait tenu pendant trois ans avant de craquer de toute part, une autre victime de la fracture effrénée de la croûte planétaire causée par l’extraction abusive des ressources. Aujourd’hui, quelques jours après mon trente-cinquième anniversaire, aussi loin au sud qu’à Reykjavík, le ciel nocturne est illuminé du dessous par la lumière férocement froide du soleil intérieur et ça fait des années que la nuit islandaise n’est plus parsemée d’étoiles.
Kári Tulinius est un auteur islandais né en 1981. Depuis sa naissance, il passe la majeure partie de son temps à fixer et observer l’espace. Parfois, il prend papier et crayon et se met à écrire. Son premier livre Píslarvottar án hæfileika (Martyrs Without Talent) fut publié en 2010. Par la suite, le livre fut adapté au théâtre par la troupe suédoise PotatoPotato, sous le nom de Talanglösa Martyrer. Kári fait également partie des fondateurs de la série littéraire de poche Meðgönguljóð parue en Islande en 2011, qui est maintenant rendue une presse indépendante. Dans le cadre de cette série, Kári a publié en 2012 Þungir forsetar (Heavy Presidents), une collection de poésie écrite en collaboration avec l’auteur Valgerður Þóroddsdóttir. En 2015, Kári a publié Brot hætt frum eind (Deli Cate Part Icle), son premier recueil de poésie à titre individuel. Présentement, il travaille sur son deuxième roman.
Le deuxième spectacle du cycle nordique est inspiré du roman LOVESTAR de l’islandais Andri Snær Magnason. L’auteur situe son histoire dans une Islande du futur et la Vallée d’Öxnadalur, les champs de lave, l’usine de charbon et les appartements de banlieue de Reykjavik sont partie intégrante de son œuvre.
En juin 2018, Magnason invitait Alain Lavallée et José Babin à se rendre sur les lieux réels où il situe son roman. L’appartement de Sigridur et Indridi, le quartier général de Lovestar, l’emplacement de LoveMort, l’usine à pluviers, la rivière de la première rencontre…
Enrichie de nombreuses discussions avec l’auteur, cette expédition en Islande est devenue une résidence « in situ » où l’imaginaire s’est incarné dans des sensations bien réelles. Ce pèlerinage sur un autre territoire nordique nourrit le processus d’adaptation de l’œuvre et sert de source d’inspiration importante pour développer l’identité du spectacle à venir.
... C’est aussi là que nous avons compris pourquoi Andri aime les oiseaux.